9.11.02

Trois heures du mat’ – Même pas sommeil

Trois heures du mat’, heure où crise de foie rime avec crise de foi. Et je n’ai même plus la force de me caresser. A cette heure, je renoncerais volontiers à ma marginalité, à mon décalage bien connu, contre un peu de tendresse et de chaleur humaine.
Trois heures du mat ! Instant fragile de basculement entre une journée pourrie, solitaire et destructrice, et l’espoir de jours meilleurs, emplis de bienveillance et de douceur.
Mais comment arrêter ce processus de destruction, cette fuite en avant vers le néant définitif ? Et comment supporter la fulgurance de cette douleur ?
Espoir de remonter, attirance vers le néant, perpétuelle ambivalence. Vertige tourbillonnant de la destruction finale, tout est flou, rien n’existe, puisque mon détestable esprit contrôle tout, cruel maître absolu et despotique.
Mais que tout cela est dérisoire, l’esprit n’est rien d’autre qu’un assemblage complexe, mélange de chair et de chimie, et cet assemblage est chez moi bien malade et embrouillé, attiré vers une lucide destruction sans espoir de retour.
Et tandis que j’ingurgite force substances diverses pour anéantir ce tourbillon assourdissant qui explose dans ma tête, enfin ne plus penser, mon corps se chiffonne progressivement, mais l’esprit règne encore, lucide et triomphant, narguant mes dérisoires tentatives d’apaisement.
Comme d’hab’, cette épreuve de force se terminera par un salutaire coma éthylique, rémission bien temporaire, la souffrance est trop grande !

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