30.7.04

À jamais

Toutes mes épitaphes passées me donnent la nausée. Voici la dernière, celle de mon départ volontaire au pays du vide, à l’abri de la souffrance. Loin de mon ordinateur, loin de votre indifférence, loin de ma naïveté, loin de mes obsessions effrayantes, je pars ce soir, solitaire et paisible.

Personne ne me pleurera. Tant mieux ! Puisque je n’ai pas su émouvoir de mon vivant, je désire que mon décès ne déclenche rien, pas un regret, pas une larme.

Je laisse une kyrielle de poèmes, témoignage dérisoire de mon existence sinistre. Aux portes de la mort, leur avenir m’indiffère.

À quoi bon ces mots ? Suprême mascarade glacée d’un esprit morbide, bouteille inutile lancée à la mer de l’amertume avant le silence béni du néant, ultime bouffonnerie onaniste.

À jamais.

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