28.7.04

Épitaphe d’une poète rebelle

Ne venez pas verser de larmes hypocrites
Sur ma carcasse enfin dépourvue des douleurs
De ma vie abhorrée de poète au grand cœur,
Dont les vers insolents témoignent les mérites.

Épargnez-vous l’effort d’une ultime visite
À mon corps pétrifié par la calme froideur
De la mort qui noiera mes poèmes vengeurs
Dans l’oubli réservé aux consciences maudites.

N’envoyez pas chez moi l’armée des fossoyeurs,
Artisans du néant, familiers de l’horreur
Qu’ils lavent prestement dans un seau d’eau bénite.

Gardez-vous d’apporter d’affreux bouquets de fleurs,
Grotesques importuns dans mon logis d’ermite,
D’où j’ai toujours banni la moindre marguerite.

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