20.9.04

Le survivant du val

Tandis qu’autour de lui, déchirant le silence,
Les valeureux soldats au regard de dément
Marchent en rangs serrés sous un clair firmament
Où se vautre un soleil puant d’indifférence ;

Le survivant du val, qu’emporte une ambulance
À l’abri du village où meurent crânement
Les conscrits entassés en un charnier fumant,
S’oppose en solitaire au trépas qui s’avance.

Loin des champs dévastés par les bombardements,
Le rescapé, gavé de remèdes calmants,
Retrouve à l’hôpital une fière apparence.

Le fantassin, bardé d’immenses pansements,
Inaptes à cacher ses muettes souffrances,
Lave dans la boisson son âpre déchéance.

Aucun commentaire: