16.10.04

Infirmière de nuit

Enfermée chaque nuit dans l’immense clinique
Sombrement érigée sur le grand boulevard
Où se joue sans répit le ballet des brancards,
L’infirmière maudit les débris qu’elle pique.

Afin de supporter les mourants méphitiques
Dont les râles affreux hantent ses cauchemars,
Elle avale des flots d’un vigoureux nectar,
Qui drapent sa froideur d’un masque sympathique.

Dans les chambres remplies de languides vieillards
Dont la lente agonie embrume le regard,
Elle habille leurs peurs de mensonges chimiques.

Avant de s’enfoncer dans le matin blafard,
La fille aux yeux rougis d’épuisement s’applique
À l’auto-injection d’un cocktail amnésique.

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