2.10.04

J’ai tué mon enfance

J’ai tué mon enfance à coups de « Notre Père »
Lourdement ressassés dans les dortoirs ombreux
Où se fanait la croix d’un Jésus poussiéreux,
Inapte à racheter nos mensonges polaires.

J’ai mangé le pain noir tartiné de misère
Des pensionnats bardés de surveillants affreux,
Empressés d’étouffer les rebelles au creux
De la main d’un Seigneur au visage sévère.

J’ai trompé mon ennui dans mes rêves fiévreux,
Journellement trahis par mon esprit peureux,
Brisé par des années de litanies amères.

J’éconduis désormais d’un rire vigoureux
Les prophètes bavards, afin de me soustraire
Au perfide poison de leurs fumeux mystères.

Aucun commentaire: