1.10.04

Passé amer

Je viens d’un vieux village où la lune prolonge
Le silence glacé du paysage empreint
D’une mélancolie où les rayons chagrins
D’un soleil moribond, sinistrement, s’épongent.

J’enterre dans mon cœur la ruelle qui longe
L’église poussiéreuse à la cloche d’airain,
Refuge improvisé de muets pèlerins
Dont la fatigue éteint les doutes qui les rongent.

Prise dans les filets de mon passé, je crains
Que mes regrets ne noient mes rires souverains
Dans l’océan amer de mes scabreux mensonges.

Quand l’aurore blanchit mon horizon restreint,
Brusquement délivrée de ma peine, je plonge
Dans l’antre du futur, où s’étouffent mes songes.

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