30.8.04

Démence ennemie

Ô rats jaillis du noir, ô démence ennemie !
Connaîtrai-je en ce monde un soupçon d’accalmie ?
Égarée dans la foule aux regards orduriers,
J’implore le secours de mon esprit guerrier.

Entourée d’inconnus au visage de cire,
Dont la laideur nourrit le feu de mes délires,
Je m’enfuis pour noyer mon soudain désarroi
Dans un fougueux torrent de vin de premier choix.

Dans le muet carcan des ténèbres glacées,
Où meurent les échos de ma joie fracassée,
Je demande à la mort d’effacer mes douleurs.

Aux portes du matin, un cauchemar vengeur
Lave mon insomnie dans un fleuve de honte,
Où s’éteint sombrement mon cœur laissé pour compte.

Rivage du plaisir

Sur le rivage du plaisir,
J’ai rencontré une sirène
Dont la tendresse souveraine
Augure un radieux avenir.

Dans le jardin de nos désirs
Germent des frissons par centaines,
Dont la volupté nous entraîne
Au pays des nuits sans dormir.

Sur son corps exquis, je promène
Mes mains dont les gestes s’égrènent
En joie brûlante à défaillir.

Sur son ventre de porcelaine,
Ma bouche se plaît à cueillir
Les fleurs de ses soyeux soupirs.

29.8.04

Vampire déchu

Arrière, être maudit, bouffi de pourriture,
Immonde meurtrier au masque dévasté
Par la griffe du temps, zélée à effriter
Ta carcasse affaiblie d’où la haine suppure !

Éloigne-toi, démon dont la noire stature
Hante les boulevards de l’austère cité
Jusqu’aux lueurs d’une aube inapte à supplanter
La ténébreuse horreur de tes fêtes impures.

Efface ton sourire aux crocs ensanglantés,
Prophètes silencieux de l’inhumanité
De ton esprit dément, affamé de tortures.

Disparais à l’orée du jour prompt à chanter
Un concerto d’espoir où le soleil augure
Un avenir radieux, exempt de tes souillures.

Mots chaleureux

Au pays des mots chaleureux,
Viens cueillir les phrases magiques
De notre groupe qui s’applique
À lever les écueils ombreux.

Souris à l’humour savoureux
Qui fleurit les conseils pratiques
De notre assemblée sympathique,
Propice aux échanges nombreux.

Loin des grammairiens qui compliquent
À l’envi les lois empiriques,
Accède au savoir bienheureux.

Au fil de multiples rubriques
Éclairant les points ténébreux,
Dompte le verbe aventureux.

28.8.04

Français délicieux

Bienvenue au pays du français délicieux,
Qu’anime avec passion notre amie Isabelle
Dont les explications sans répit démantèlent
Les ténébreux remparts de l’oubli pernicieux.

Au fil de discussions sur les mots mystérieux,
Apprends à maîtriser la langue qui recèle
D’âpres difficultés que nos douces querelles
Éteignent dans un flot d’exposés prodigieux.

Dès qu’une hésitation trotte dans ta cervelle,
Offre-la en pâture à l’assemblée fidèle
Des amoureux du verbe au savoir merveilleux.

Enfile en t’amusant consonnes et voyelles
Dans un déferlement de messages joyeux,
Jaillis des profondeurs de ton esprit curieux.

Sapho

L’âme de Sapho, la poète,
Guide le chant de volupté
De mon être que sa beauté
Conduit sur des grèves secrètes.

Sourde aux insolents qui lui prêtent
Un amant dont la cruauté
Assouvit leur virilité,
J’applaudis ses tendres conquêtes.

Grisée par ses mots indomptés,
J’aborde au rivage enchanté
De l’amour féminin en fête.

À l’encre de sa pureté,
Je forme des vers que je jette
Jusqu’aux confins de la planète.

27.8.04

Féminité radieuse

Les robes des poupées abritent des mystères
Que les hommes pétris de désirs indécents
Convoitent sans répit d’un œil concupiscent,
Prophète silencieux d’étreintes éphémères.

Dans les yeux féminins que la tendresse éclaire,
S’étale un océan dont les flots frémissants
Lavent l’humanité de ses larmes de sang,
Répandues sur l’autel de la haine ordinaire.

Dans un fervent creuset de rires jaillissants,
Elles sèchent les pleurs quand le soleil descend
Sur le soir barbelé de chagrins solitaires.

Leurs mains sèment des fleurs de joie sur le versant
De l’avenir empreint de volupté légère,
Tandis que leurs amants, déchus, se désespèrent.

Résistants glorieux

Allons fêter, le cœur joyeux,
Les héros de la résistance
Pour oublier l’inconsistance
De notre monde pernicieux.

Loin des politiciens sérieux,
Jurant de redresser la France,
Esquissons vite un pas de danse
Au son d’un orchestre radieux.

Honorons le courage immense
De nos soldats dont les souffrances
Hantent le bitume pluvieux.

Lavons notre désespérance
Dans le fleuve de sang précieux
De nos ancêtres prodigieux.

26.8.04

Avenir féminin

Sous un ciel déchiré de flammes effrayantes,
Acharnées à brûler les mâles apeurés,
L’humanité s’avance à pas démesurés
Vers un futur exempt de haine dévorante.

Sur la Terre baignée d’une lumière ardente,
S’ouvre un cratère immense où les corps délabrés
Des hommes se diluent sous le regard doré
D’un soleil insensible à leur mort répugnante.

Dans le soyeux berceau de l’espace azuré,
Les affranchies festoient sous les accords cuivrés
D’un carrousel d’oiseaux à la robe éclatante.

Sur le muet caveau des tyrans abhorrés,
Pousse la fleur d’espoir, dont le parfum enchante
Les femmes qu’embellit leur gaieté insolente.

25.8.04

Créations divines

Las de l’éternité dénuée de piment,
Dieu, d’un geste soudain, crée l’homme à son image,
Avant de dédaigner le fruit de ce ratage,
Monolithe vulgaire à l’esprit de dément.

Le Créateur navré fomente un châtiment
Contre cet être froid, aux manières sauvages,
En inventant la femme, une fée au visage
Plus lumineux qu’un astre au bord du firmament.

Le mâle Adam conduit sa princesse au rivage
Du plaisir insolent, sous un ciel sans nuages,
D’où le Maître du monde agonit les amants.

Ève, ardente beauté, réduit en esclavage
Son compagnon conquis par ses yeux de diamant,
Prophètes malicieux d’exquis enlacements.

Rose du bonheur

Ôte ton habit de pervenche
Pour venir courir dans les bois
Parmi les chevreuils aux abois,
Fuyant les sportifs du dimanche.

Sous un berceau de vertes branches,
Enlaçons-nous en tapinois.
Ôte ton habit de pervenche
Pour venir courir dans les bois.

Grisée par ma tendresse franche
Dont j’attise le feu pour toi,
Cueille la rose de grand choix
Du bonheur qui prend sa revanche.
Ôte ton habit de pervenche.

24.8.04

Oiseau matinal

Dans la voûte où s’étire un soleil amical,
Insensible à l’ennui de ma vie solitaire,
Lourde de souvenirs aux griffes délétères,
Je cueille les diamants d’un espoir estival.

Tièdement caressée par un vent vespéral,
Imprégné du parfum de plantes étrangères,
Je me laisse emporter vers le pays lunaire
De la gaieté fleurie de rires de cristal.

Sous un violent orage aux éclairs lapidaires,
Zélés à calciner mes cauchemars polaires,
Je brise le carcan de mon chagrin létal.

Quand l’horizon voilé de nuées éphémères
S’embrase de couleurs à l’éclat sidéral,
Je chante à l’unisson d’un oiseau matinal.

Policier cruel

Armé d’un œil réprobateur,
Je colle aux chauffards imbéciles
Un flot de papillons hostiles,
Témoins de ma mauvaise humeur.

Mû par une immense rancœur,
J’aligne les automobiles
Des bourgeois au masque d’argile,
Qui se risquent dans mon secteur.

Je gratte les fées indociles
Dont les larmes de crocodile
Excèdent mon stylo vengeur.

Policier cruel, je jubile
En épinglant les conducteurs
Pour de minuscules erreurs.

23.8.04

Galop mortel

Le preux sportif français entrevoit la médaille
À l’issue du parcours où, sur son fier cheval,
Il s’élance aujourd’hui, sous un ciel estival
Où rayonne un soleil dont les feux le mitraillent.

Rebelle à l’anxiété dont les crocs le tenaillent,
Il conduit prestement son fougueux animal
Sous les yeux attentifs d’un public amical,
Conquis par l’âpreté de la longue bataille.

Quand la bête effrayée refuse de sauter
L’obstacle terminal, le champion dépité
Lui promet de finir en viande alimentaire.

L’étalon, ulcéré par ces propos cruels,
Punit le cavalier en le jetant à terre,
Puis, d’un sabot vengeur, lui donne un coup mortel.

Bouquets de médailles

Sur l’eau, à vélo, à cheval,
Cueillons des bouquets de médailles.
Gagnons fièrement les batailles
Du sport en habit estival.

Mus par notre orgueil national,
Chassons la peur qui nous tenaille.
Sur l’eau, à vélo, à cheval,
Cueillons des bouquets de médailles.

Après le radieux festival
De nos compétitions sans faille,
Triomphants, nous ferons ripaille
Dans un relâchement total,
Sur l’eau, à vélo, à cheval.

22.8.04

Arme de service

La fliquette s’est crevé l’œil
Avec son arme de service,
Dont elle scrutait l’orifice,
Mue par un imbécile orgueil.

Lovée dans son douillet fauteuil,
Elle exhibe sa cicatrice
À ses subordonnés novices,
Glacés par son sinistre accueil.

Elle raconte le supplice
De ses dix années de police
Dans les vers d’un sanglant recueil.

Elle cisèle avec malice
Le récit bavard des écueils
De sa vie jonchée de cercueils.

Voluptés sauvages

Je volerai au vent son aile tournoyante,
Imprégnée du parfum de riches voluptés,
Germées dans les palais de lointaines cités,
Afin d’exacerber tes envies chancelantes.

Je prendrai au volcan ses flammes chatoyantes
Pour former un bouquet dont l’ardente beauté
Dansera sous tes yeux un ballet exalté,
Zélé à calciner les regrets qui te hantent.

J’emprunterai au ciel un nuage argenté,
Prompt à te transporter au pays enchanté
De la passion nourrie de tendresse brûlante.

Je ravirai au temps un pan d’éternité,
Où viendront scintiller des étoiles filantes,
Éphémères témoins de tes joies insolentes.

21.8.04

Chemin fleuri

J’immerge les questions qui hantent mon esprit
Dans le torrent joyeux d’un élixir limpide,
Zélé à effacer mes souvenirs morbides
Où danse une sylphide aux yeux lourds de mépris.

Insensible au ballet des poupées hors de prix,
Dardant à mon égard une volée acide
De railleries nourries de leur destin sordide,
Je cueille le plaisir dans les rues de Paris.

J’arrache les chardons aux épines putrides,
Plantés dans mon cerveau par les forces du vide,
Tandis qu’à l’horizon, le soleil me sourit.

Délivrée à jamais des doutes insipides
Du passé qui s’effondre en silencieux débris,
Je m’élance en chantant sur le chemin fleuri.

Je orgueilleux

Drapée de ton Je orgueilleux,
Triste bouffonne qui s’échine
À jouer les fleurs libertines,
Tu jettes de la poudre aux yeux.

Tu noies tes regrets pernicieux
Dans tes répliques assassines,
Tandis que le vide chemine
Au fond de ton esprit pluvieux.

Travestie en belle héroïne,
Tu gravis de basses collines
En dardant des regards glorieux.

Ton mépris glacé te confine
Au cœur du désert silencieux
Où périssent les prétentieux.

20.8.04

Paradis charnel

J’éteindrai le doute silencieux
Qui creuse dans tes nuits
Une vallée de larmes,
Où se noient tes désirs,
Les images morbides
De l’amour aboli
Dans le poison limpide
Des jardins artificiels,
Les cauchemars tapis
Dans ton esprit désarmé.

J’allumerai une lueur fugitive
Au fond de ton regard,
Écho d’un plaisir ancien
Qui déchire ta tristesse,
Le diamant du passé
Accroché au coin de ta bouche,
En bordure de ton sourire,
Au carrefour des possibles,
La flamme rebelle de la joie,
Avide de tes rêves solitaires.

J’ouvrirai la voie incandescente
Des voluptés amnésiques,
Nourries de ma tendresse,
Au seuil d’un avenir limpide,
Exempt des spectres exsangues
De tes angoisses glacées,
Ton cœur à l’arc-en-ciel
De mes caresses soyeuses,
Prémices insolentes
De notre paradis charnel.

Prison morbide

Enfermée à jamais au fond de ma prison
Où les rayons glacés d’une lune éphémère
Exaltent l’âpreté de mon chagrin polaire,
Je contemple mon âme en sa morte saison.

Depuis que j’ai noyé dans un flot de poison,
Complice cristallin de ses nuits mensongères,
Mon amante infidèle, un remords solitaire
Dévore les débris de ma frêle raison.

Les échos de son rire attisent ma colère,
Tandis que j’entrevois le spectre délétère
De ma démence ourdir ma proche pendaison.

Les murs de ma cellule, aujourd’hui, se resserrent
Autour de mon esprit où l’alcool à foison
Lave sa mort horrible, ultime trahison.

19.8.04

Désespérance

Quand la passion entrée dans sa morte saison
Répand sa bile amère au parfum d’indécence
Sur mon cœur empêtré dans les rets du silence,
Où la fleur du regret s’épanouit à foison ;

Quand l’amitié se change en flot de trahisons
Drapées dans le linceul de mes rires d’enfance,
Au tréfonds d’un Paris pétri d’indifférence,
Où mes papillons noirs dérobent l’horizon ;

Quand ma plume s’épanche en quatrains de souffrance,
Dont les mots galvaudés plongent mon existence
Dans un désert d’ennui érigé en prison ;

Je me laisse envahir par la désespérance
Qui noie mon avenir dans son gluant poison
Dont les vagues glacées étouffent ma raison.

Champion de sport à la télé

Champion de sport à la télé,
Je descends nombre de canettes
Pour encourager les athlètes
Dont j’admire les corps musclés.

Confortablement installé,
Je conspue les nuls à tue-tête.
Champion de sport à la télé,
Je descends nombre de canettes.

Sur mon canapé constellé
De brûlures de cigarettes,
L’œil hagard, la mine défaite,
Je passe mon temps à hurler,
Champion de sport à la télé.

Fontaine limpide

Sur la place ombragée, la limpide fontaine,
Impassible témoin des rendez-vous du soir,
Offre inlassablement son lumineux miroir
Aux ravissants minois au teint de porcelaine.

Adroitement tapie à l’abri du grand chêne
Zélé à empêcher les nuées de pleuvoir
Sur sa vasque de pierre ornée de chardons noirs,
Elle joue aux amants sa chanson de sirène.

Elle immerge l’écho du brûlant désespoir
Des esprits ballottés sur le fil du rasoir
Dans la fraîche gaieté de son eau souveraine.

Son torrent cristallin aux lueurs d’ostensoir
Accroche un arc-en-ciel pour calciner les peines
Des promeneurs conquis par sa beauté sereine.

Nuages voyageurs

Quand le ciel lumineux calcine mon courage
Sous les diamants ardents d’un soleil estival,
Acharné à ronger le décor pastoral
Où je me rétablis de mon dernier naufrage ;

Quand la voûte déverse un flot d’éclairs sauvages
Sur la nuit barbelée de regards de métal
D’un Paris insensible au chagrin abyssal
Qui creuse dans mon âme un muet sarcophage ;

Quand les poignards cruels d’un ouragan brutal
Déchirent le silence en chaos infernal
De souvenirs peuplés de ténébreux visages ;

Je noie mon désespoir dans le chœur triomphal
Que forment sous mes yeux de cotonneux nuages,
Pressés de m’emmener dans leur prochain voyage.

J’ai assassiné mon amante

J’ai assassiné mon amante
Au nom de mes papillons noirs.
J’ai tranché d’un coup de rasoir
Sa gorge aux veines palpitantes.

J’ai caché sa robe gluante
De sang vermeil dans un tiroir,
Puis j’ai traîné dans le couloir
La carcasse de l’insolente.

Dans ma chambre, aux portes du soir,
Je regarde le ciel pleuvoir
Une giboulée désolante.

Je noie dans un vin de terroir
L’atroce remords qui me hante,
À l’orée de ma joie démente.

16.8.04

Châtiment céleste

Amèrement penché sur la Terre brûlante
Où germent des bouquets de sanglants armements
Que manient des enfants au regard de dément,
Dieu regrette en secret sa Création violente.

Atterré par l’horreur des guerres foudroyantes
Qui transforment le monde en un charnier fumant
Dont l’âpre puanteur s’épanche au firmament,
Il confie à son Fils le remords qui le hante.

Le céleste conseil, convoqué prestement,
Lance sur les humains les furieux éléments
Qui plongent l’univers au fond de l’épouvante.

Sous un soleil dardant d’impassibles diamants,
Le démon, animé d’une joie insolente,
Dévore les débris des âmes décadentes.

Jeux olympiques

Dans le foyer sportif, les passions se déchaînent
Devant les jeux du stade où de fougueux héros
Transpirent à l’écran, pendant que l’apéro
Annonce une journée de libations certaines.

Loin des efforts fournis sur les pistes d’Athènes
Constellées de champions jouant des pectoraux,
La famille dispute un combat de poivrots,
Où les bières glacées se vident par dizaines.

Dès qu’un concurrent met le cœur sur le carreau,
La maîtresse des lieux condamne ce zéro
À laver son fiasco dans un flot de verveine.

Une ivresse bruyante enflamme les blaireaux
Qui lâchent des torrents de menaces obscènes
Contre les étrangers triomphant dans l’arène.

Litanies papales

Entre les litanies papales
Et l’épreuve de dos crawlé,
Le programme de la télé
Rythme ma torpeur estivale.

Seule chez moi, je me régale
En passant mon temps à jongler
Entre les litanies papales
Et l’épreuve de dos crawlé.

Loin des délices pastorales
Que l’été joue à stimuler,
Je me laisse manipuler
Par les mensonges qui s’étalent
Entre les litanies papales.

14.8.04

Envol spirituel

Mon âme, envole-toi vers l’horizon limpide,
Emportée par un aigle à l’essor vigoureux,
Afin de te soustraire à mes chagrins ombreux,
Germés dans le marais de ma vie insipide.

Par delà l’écheveau des souvenirs fétides
Qui souillent ma mémoire, élance-toi au creux
De la voûte incendiaire, où les astres nombreux
Jalonnent le chemin du futur intrépide.

Déchire le linceul où les forces du vide
Étouffent les échos de mon rire candide,
Pour sillonner le ciel empli d’oiseaux heureux.

Délaisse ma carcasse aux mouvements morbides,
Avant de t’évader du monde ténébreux
Jusqu’aux confins radieux du rêve aventureux.

Fleur de poésie

À l’encre de la nuit
Fleurie de poésie,
J’invente mes désirs.

Ma plume fait jaillir
Les diamants du plaisir,
Qui calcinent l’absence.

Je masque mes souffrances
De phrases que je lance
Sur la toile anonyme.

En solo, je m’arrime
Aux échanges intimes
Du réseau infernal.

Je joue l’air estival
De l’espoir colossal
Qui lave mes galères.

De mensonge polaire
En rencontre éphémère,
Je déconstruis ma vie.

13.8.04

Concertos amoureux

Je composerai la musique
De nos concertos amoureux.
Je conduirai nos jeux fiévreux
Au rythme de mes vers lyriques.

Je tisserai le fil magique
De nos frissons aventureux.
Je composerai la musique
De nos concertos amoureux.

Au cœur de nos nuits magnétiques
Jailliront nos plaisirs nombreux,
Prompts à nous enflammer au creux
De notre unisson fantastique.
Je composerai la musique.

Rocher solitaire

Solidement planté en bordure de mer,
Solitaire rocher, je fleuris le rivage
De mon muet profil, impassible visage
Observant le décor du printemps à l’hiver.

Insensible aux poignards des effrayants éclairs
Que lance sur mon sein un violent ciel d’orage,
J’oppose à la fureur des éléments sauvages
Ma stature immobile à l’expression de fer.

De mon sommet hardi, je pique les nuages
Afin de les chasser loin de ce paysage,
Avant qu’ils ne me noient sous leurs sanglots amers.

J’abrite les ébats des amants de passage,
Dont je garde en mon cœur le parfum de la chair
Pour conjurer l’ennui de l’horizon désert.

11.8.04

Avenir rédempteur

Loin de tes lâchetés, aujourd’hui je galope,
Le cœur ivre d’espoir, à l’abri des noirceurs
Du quotidien sinistre, abîme de torpeur,
Où s’étiole ta vie de terne misanthrope.

Je laisse mon passé au fond de l’enveloppe
Que tu noies ce matin dans un torrent de pleurs,
Tandis que je m’échappe au pays du bonheur,
Dont le soleil fleurit le kaléidoscope.

Aux portes de la joie, enivrée par la fleur
De l’oubli, dont la grâce efface mes douleurs,
J’étouffe mon chagrin dans la foule interlope.

Je mène mon vaisseau sur le flot rédempteur
De l’avenir radieux pendant que la varlope
De l’amnésie nettoie mes peurs de nyctalope.

Puits de tes lâchetés

Dans le puits de tes lâchetés,
J’immerge nos rêves d’enfance,
Nos sourires dont l’insolence
Désarmait les méchancetés.

Les rayons du soleil d’été
Illuminent nos déchéances.
Dans le puits de tes lâchetés,
J’immerge nos rêves d’enfance.

Au nom du bonheur avorté,
Je chante ma désespérance
Au seuil du futur qui s’avance
Afin de nous précipiter
Dans le puits de tes lâchetés.

10.8.04

Punition fatale

Las de darder ses rais sur un monde brutal,
Envahi d’êtres froids aux coutumes vulgaires,
Le soleil, animé d’une immense colère,
Abandonne le ciel aux puissances du mal.

Déçue par les laideurs du ballet infernal
De peuples insolents dont l’ardeur militaire
S’épanche sans relâche en effroyables guerres,
La lune silencieuse éteint son feu lustral.

Le Temps, découragé par l’orgueil délétère
De mortels acharnés à saccager la Terre,
Suspend son vol au cœur d’un hiver terminal.

Le démon, exalté par les nuées polaires,
Sombrement assemblées en linceul sidéral,
Lance sur la planète un ouragan létal.

Épitaphe d’une poète misanthrope

Puisque mon trépas me libère
À jamais des humains odieux,
Je m’avance, le cœur joyeux,
Vers l’horizon crépusculaire.

Ne venez pas souiller mon âme
De vos hypocrites remords.
Ne vous servez pas de ma mort
Pour nourrir votre goût du drame.

Sombre poète nyctalope,
Je confie au néant lustral
Mes vers dont le bouquet final
Chante ma vie de misanthrope.

Ne salissez pas le silence
De vos poisseuses oraisons.
Gardez vos mystiques poisons
Pour apaiser vos déchéances.

J’expose ma conscience altière
Aux caresses de la poussière.

9.8.04

Religieuse sensuelle

Seule avec son missel aux images affreuses,
La religieuse implore un céleste signal
Afin d’anéantir le désir infernal
Qui vient la tourmenter dès l’aube vaporeuse.

À l’abri de ses sœurs dont la foi scrupuleuse
Imprègne le couvent d’un ennui abyssal,
Elle troque la nuit son habit monacal
Contre un rêve au pays des femmes sulfureuses.

Ballottée en secret sur le torrent spiral
Des délices tramées par la griffe du mal,
Elle conduit son corps jusqu’aux grèves scabreuses.

Dans le profond jardin de son cœur virginal,
Un lubrique ballet de fées aventureuses
Augure un avenir de voluptés soyeuses.

Tamagoshi

Toile de l’amour virtuel,
Furtifs frissons confidentiels
Dans le creuset de l’irréel.

Agonie d’un monde blafard
Où chacun noie ses cauchemars
Dans un flot de rêves bavards.

Tendresse de tamagoshi,
Caresses de l’écran fleuri
D’une envoûtante poésie.

Araignée de nos déchéances,
Antichambre de nos démences
Nourries des bourgeons du silence.

Nos vies sur le fil du rasoir
Se nouent en fugaces histoires
Dans l’antre de nos vains espoirs.

8.8.04

Frissons pluriels

Dans ta nuit solitaire, agile funambule,
Je m’insinue, armée d’un fringant arc-en-ciel
De baisers précurseurs de plaisirs torrentiels,
Zélés à exalter tes rêves minuscules.

Au tréfonds de ton âme, émue, je déambule,
Afin de déposer un bouquet démentiel
De caresses gorgées de nos rires de miel
Jaillis dans le creuset de nos joies noctambules.

Je t’offre un chapelet de mots confidentiels
Dont la fièvre tarit la fontaine de fiel
De ton chagrin nourri de ténébreux scrupules.

Dans le jardin soyeux de nos frissons pluriels,
Je cultive la fleur du désir pour que brûle
La sauvage pudeur que tu me dissimules.

7.8.04

Errance sinistre

Dans la ville insensible à mon âpre douleur,
J’erre au fil des quartiers où mes pas solitaires
Me mènent, sous un ciel de grisaille ordinaire,
Où se cache un soleil en habit de froideur.

Sourde au charivari d’ivrognes querelleurs,
Je me laisse entraîner par un flot éphémère
De piétons silencieux au visage sévère,
Pressés de retrouver leur télé en couleur.

Un clocher se répand en tintements polaires
Qui ponctuent mon voyage au pays délétère
Des noires trahisons qui déchirent mon cœur.

À l’orée du canal que ma conscience amère
Exhorte à m’engloutir, le sourire enjôleur
D’une sylphide éteint subitement mes pleurs.

Toile de mes désirs

Sur la toile de mes désirs
Dansent des gazelles légères,
Reines des frissons éphémères
Où germent mes vers à venir.

Dans le puits d’insolents plaisirs
S’éteint mon ennui solitaire.
Sur la toile de mes désirs
Dansent des gazelles légères.

Mon clavier m’exhorte à cueillir
Des fleurs de volupté solaire
Pour que mes tendres partenaires
Savourent nos nuits sans dormir
Sur la toile de mes désirs.

6.8.04

Rue salutaire

Dans le désert armé de mon âme polaire,
Où l’écho de ta voix nourrit mes cauchemars,
Je cache mon chagrin derrière le rempart
Du silence abyssal de mes nuits solitaires.

Au cœur de la cité, je noie ma peine amère
Dans un torrent fougueux de vermillon nectar
Avalé dans un bar où la main du hasard
Me conduit quand sévit mon regret délétère.

Dans la chambre assombrie par ton soudain départ,
Je brûle tes photos pour gommer ton regard
Constellé de diamants aux flammes mensongères.

Quand le matin étend son canevas blafard
Sur la maison privée de ton rire solaire,
J’apaise ma douleur dans la rue salutaire.

Frissons incendiaires

Je conduirai notre plaisir
Au fil de frissons incendiaires.
J’éteindrai ta pudeur altière
Dans le torrent de nos désirs.

Je viendrai t’apprendre à cueillir
Mes baisers gorgés de lumière.
Je conduirai notre plaisir
Au fil de frissons incendiaires.

Au nom de nos joies à venir,
Je tracerai la voie princière
De nos étreintes singulières.
Au son de nos tendres soupirs,
Je conduirai notre plaisir.

5.8.04

Cœur désert

Cœur désert cherche partenaire
Pour partager nuits sans sommeil,
Promenades sous le soleil
Au pays des joies tutélaires.

Corps las des plaisirs éphémères
Attend double en simple appareil.
Cœur désert cherche partenaire
Pour partager nuits sans sommeil.

Âme glacée d’ennui espère
Tendresse d’un amour vermeil
Pour illuminer son éveil
D’une volupté salutaire.
Cœur désert cherche partenaire.

Cœur désarmé

Empêtrée dans les rets de l’amour consumé
Qui me laisse brisée, au bord de la démence,
Je cultive en solo la fleur de ma souffrance
Dans mon esprit jonché de rêves décimés.

En dérive au tréfonds d’un quartier mal famé,
J’immerge les échos de ma désespérance
Dans un torrent de vin qui lave le silence
De mon âme où la joie se refuse à germer.

Dans la nuit barbelée propice à mon errance,
Je confie mon chagrin au démon qui s’avance
Sous l’horizon sanglant en train de se fermer.

Au seuil de l’aube grise, une tempête immense
Efface ma mémoire avant de submerger
Les vestiges tremblants de mon cœur désarmé.

4.8.04

Cauchemar terrestre

Tombée par distraction d’un monde parallèle
Sur la Terre envahie de mortels coléreux,
Pressés de m’étouffer sous leurs laïus scabreux,
Je m’avance en solo dans la ville cruelle.

Au mépris de l’effroi qui vrille ma cervelle,
J’affronte vaillamment des fantômes cireux
Qui dardent sur mon cœur leur poignard sulfureux,
Tandis que la colère attise leurs prunelles.

Portée par le faisceau des souvenirs heureux,
Germés sur ma planète aux êtres chaleureux,
Je terrasse un vampire au rire de crécelle.

Le soleil foudroyant l’horizon ténébreux
Exalte ma terreur quand ses flammes révèlent
Une armée de zombis aux griffes criminelles.

3.8.04

Caveau de glaise

Je garde de mon enfance
L’odeur du feu,
Le goût du sang,
La solitude indéfectible,
Les rêves rebelles.

Je garde de ma vie d’adulte
La honte barbelée,
Les chardons de la colère,
La rose du désert,
Cristal d’abandon.

Je garde de ma mort
La souffrance désarmée,
Le parfum de délivrance,
L’ironie du silence,
La légèreté du néant.

Les mots se taisent
Dans mon caveau de glaise.

Joie salutaire

Dans le silence armé de ma nuit solitaire,
Qu’égratignent les coups de mon cœur assombri
Par les âpres tourments de l’amour en débris,
Je chasse les démons de mon âme polaire.

J’arrache les chardons du regret délétère,
Que ma reine a semés au fond de mon esprit,
Avant de s’envoler dans le froid matin gris,
Vers le rivage obscur de ses plaisirs précaires.

J’immerge l’écheveau de mes rêves flétris
Dans un dernier sanglot, tandis que me sourit
L’avenir inondé d’un soleil tutélaire.

Dans la ville animée aux boulevards fleuris
D’exquises inconnues à la taille légère,
Je me laisse griser par leur joie salutaire.

2.8.04

Tendre ensorceleuse

Dans l’antre de la nuit, ma tendre ensorceleuse,
Au regard constellé de flamboyants diamants,
Calcine l’écheveau des souvenirs déments
Qui hantent le tréfonds de mon âme peureuse.

De son rire éclatant en notes chaleureuses,
Ma princesse déjoue mes sibyllins tourments,
Avant de nous conduire au rivage charmant
Des voluptés germées de nos fièvres joyeuses.

Elle assemble un bouquet de délicieux serments,
Dont les feux insolents calcinent prestement
Les spectres obsédants de mes pensées ombreuses.

Dans le douillet berceau de nos enlacements,
Elle éteint ma pudeur sous la pluie savoureuse
De baisers essaimés par sa bouche soyeuse.

1.8.04

Joies singulières

Elle est le rossignol en habit de lumière,
Dont l’exquise chanson imprégnée de gaieté
Enflamme prestement la grisâtre cité
Où s’écoule ma vie aux peines coutumières.

Elle est l’aile du vent, qui chasse la poussière
De mon cœur envahi de désirs avortés
Pour tracer un chemin d’ardentes voluptés,
Où brillent les diamants de ses yeux incendiaires.

Elle est le frais bouquet du premier jour d’été,
Prophète du plaisir, zélé à m’envoûter
Afin que je renonce à ma pudeur altière.

Elle est le papillon du jardin enchanté,
Qui vient danser le soir au bord de mes paupières
Un ballet liminaire à nos joies singulières.