10.4.05

Ivresse ruineuse

Dès que le matin gris emporte sa bergère
Vers son taf de comptable au milieu de ringards,
Le pékin désœuvré, vautré sur son plumard,
Pinte pour adoucir son ennui solitaire.

À midi, animé d’une ivresse légère,
Il file taquiner les souris dans un bar
Où le whisky ambré remplace son pinard
Inapte à égayer son visage sévère.

Un voyou dont la came embrume le regard
Raconte à l’assemblée ses années de placard,
Avant de s’écrouler, le blase dans son verre.

Lorsque le soir descend, le paresseux repart
Vers l’appart où rugit sa moitié qu’exaspèrent
Ces honteuses virées qui bouffent son salaire.

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