28.4.05

Vagabond

La carcasse épuisée de cuisantes douleurs
Qu’attisent les regards dont la dureté scelle
Son sinistre déclin dans la ville cruelle,
Le vagabond gémit sur le temps fossoyeur.

Devant les citadins habillés de froideur,
Il agite une main dont la maigreur révèle
Sa muette avancée vers une issue mortelle
Dont le pressentiment lui déchire le cœur.

Il promène sa faim dans le fond des ruelles,
Où les déchets pourris de poisseuses poubelles
Composent ses repas aux relents de malheur.

Voûté par le chagrin, il traîne ses semelles
Au hasard des trottoirs bondés de promeneurs
Dont les piques ponctuent ses mouvements trembleurs.

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