18.5.05

Perquisition funèbre

Pendant que sa frangine agonit l’infirmière,
Incapable d’offrir une once de douceur
À leur père mourant qui gît dans sa sueur,
Le gazier se soucie des questions financières.

Sitôt que le vieillard abaisse les paupières
Pour plonger dans le puits d’un sommeil bienfaiteur,
Le loustic, insensible aux larmes de sa sœur,
Court fouiller la baraque envahie de poussière.

Tandis qu’à l’hôpital s’éteint son géniteur,
L’inflexible radin sonde les bacs à fleurs
Sous le regard inquiet du chaton de gouttière.

Devant l’armoire emplie des photos d’un bonheur
Effondré sous le poids des années routinières,
Il se fige, saisi d’une peur singulière.

Aucun commentaire: