31.12.07

Jardin d’hiver

Dans la nuit ténébreuse, aux portes de l’enfer,
Les vieux désabusés promènent leur carcasse
Sous le dais protecteur des arbres qui enlacent
Leurs feuillages d’argent au bruissement amer.

Loin de la ville grise où le spectre pervers
De l’ambition déverse un torrent de menaces
Sur le cœur des humains que la faiblesse agace,
Le temps se ralentit dans le jardin d’hiver.

Les vieillards endurcis, sourds aux vaines souffrances,
Offrent leur avenir aux griffes du silence,
Sous l’œil indifférent des astres fugitifs.

Quand l’aile redoutée de la mort implacable
Emporte froidement un squelette chétif,
Ses pairs noient les débris de ses châteaux de sable.