1.1.10

L’homme descend du ver

Lové sur un cirrus, l’homme descend du ver,
La carcasse avachie, la mâchoire béante,
Empressé de ramper sur le sol, où il tente
De survivre en mangeant des pissenlits amers.

Maudissant son destin à la saveur d’enfer,
Il apprend à marcher sur ses jambes tremblantes,
Puis, mû par le désir de voler, il invente
Un oiseau mécanique avec un corps de fer.

Perché sur cet engin, de montée en descente,
Il parcourt tout le jour la planète charmante,
Pour se poser la nuit en bordure de mer.

Le Tout-Puissant, jaloux de son enfant, fomente
De sa main coléreuse une gerbe d’éclairs
Qui, d’un feu démentiel, disloque l’univers.