1.1.10

L'homme descend du coq

Perché sur ses ergots, l’homme descend du coq,
Chassé du paradis sur un manteau de plumes,
Pour atterrir au sol, dans un verger d’agrumes,
Que, d’un trait ingénieux, il coupe à blanc d’estoc.

Pour dompter le terrain, il invente le soc,
Qu’il forge en le frappant au moyen de l’enclume,
Puis il plante des fleurs, des herbes, des légumes,
Qu’il emporte au marché, résidence du troc.

Pour la postérité, il écrit à la plume
Le récit enflammé de ses us et coutumes,
Depuis l’âge de pierre jusqu’à celui du rock.

Quand le chagrin l’étreint, il noie son amertume
Dans le vin de l’oubli, qu’il avale à pleins brocs,
Avant de rebondir, le cœur gonflé à bloc.