21.1.10

Foi condamnée

Dans mes jeunes années, j’ai loué le Seigneur,
Imploré à genoux qu’il m’octroie sa clémence,
Prié pour que sa grâce allège mes souffrances,
Récité le Pater pour clamer sa splendeur.

Puis la main du destin a broyé ma candeur
En conduisant mes pas dès mon l’adolescence
Sur un chemin étroit, barbelé de silence,
Hanté par la légion des anges de la peur.

Le temps a calciné les joies de mon enfance,
Les valets de la mort vêtus d’indifférence
Ont emporté le corps de ma dame de cœur.

J’ai voué au bûcher mes naïves croyances,
Offert Dieu et son Fils au néant fossoyeur,
Pour marcher vers demain seule avec ma douleur.