18.1.10

Invalide amer

Le regard barbelé à hauteur de ceinture,
Condamné au fauteuil par le saut d’un cheval,
Il jalouse la vie de l’homme vertical,
Dans ce monde fiévreux, où grouillent les voitures.

Sa souffrance occultée sous une mine dure,
Il tient conversation au mur pendant le bal,
En rêvant de pouvoir jeter dans le canal
Sa carcasse abhorrée, raide comme une armure.

Assis sur la froideur d’un être de métal,
À côté d’amoureux, dont la joie lui fait mal,
Il demeure immobile ainsi qu’une sculpture.

Il implore la mort de mettre un point final
Au destin infesté de douleur qu’il endure,
Pour l’emmener danser dans ses contrées obscures.