16.1.10

Monstres funestes

Une gerbe d’éclairs déchire l’horizon,
Puis le ciel se déverse en une pluie poisseuse,
Tandis que la clameur de la foule nombreuse
Hurle à l’humanité son ultime oraison.

Des essaims de cafards surgissent des maisons
Pour se mêler aux rats dans le caveau qu’ils creusent
De leurs dents animées de rage fossoyeuse,
Pressés d’ensevelir l’homme en cette prison.

Des serpents recouverts de verrues venimeuses
S’assemblent sur la place en une troupe affreuse,
Habile à distiller son putride poison.

Un monstre gigantesque à la gueule en broyeuse
Abat les bâtiments, effrite les cloisons,
Dévore les blessés en grognant à foison.