25.1.10

Naître enfin

Vivre ?
Dès la naissance, inhabité,
Traîner le cadavre de son être.
Corps qui tourne à vide,
Enveloppe de néant
Sans chair à protéger.
Dans le silence ouvert,
Épeler ses membres,
Mesurer son sang,
À perte d’absence.
Tout ce temps à en-durer,
Ces jours qui n’en peuvent plus
De s’effilocher dans l’ombre.
Horreur glacée
De cette non-existence sursitaire.
Trouver le repos du caveau muet,
Habillé de nuit.
Sous le poids de la terre,
Dans le mouvement de la décomposition,
Naître enfin.