3.1.10

Réveillon lugubre

Un soir de réveillon, seule avec ma télé,
Je dédie mon poème à l’année qui remplace
Douze mois de chagrin, dont le feu me pourchasse,
De sorte que mon cœur continue de brûler.

Le programme navrant ne peut me consoler
De ma vie solitaire au fond d’un puits de glace,
Tandis que mes amis de naguère s’effacent
Des plis de ma conscience ornée de barbelés.

Quand le maître du temps aux mains griffues m’enlace,
Je vois en mon esprit un démon, qui menace
D’arracher mes espoirs pour les démanteler.

Au bord de ma fenêtre atterrit un rapace,
Pendant qu’à l’horizon commence à onduler
Le serpent de l’effroi pressé de m’immoler.