29.1.10

Sabbat du béton

Déjà minuit passé, je compte les moutons,
Seule dans mon grand lit à la froideur hostile.
L’alcool les multiplie, j’en vois sauter deux mille.
Saturée de bourbon, j’ai la tête en carton.

Le voisin du dessus tape à coups de bâton
Sur son fils turbulent, dont les cris m’horripilent.
Rongée par le vacarme, épuisée, immobile,
Je voudrais écraser la sirène à deux tons.

Je maudis les chauffards dont les automobiles
Se défient au klaxon près de mon domicile.
J’envie la paix des rues réservées aux piétons.

Dès qu'un jeune soleil se pose sur la ville,
Je me couvre du drap des pieds jusqu’au menton,
En vouant à l’enfer le sabbat du béton.