12.1.10

Solitude amère

L’homme au visage terne, accoudé au comptoir,
Cherche à noyer le temps, qui court sur la pendule,
Dans un torrent amer de whisky, qui le brûle,
Tandis que les passants s’éloignent vers le soir.

Loin de son amoureuse, il regarde pleuvoir
Le ciel, qui se déverse en gouttes minuscules
Sur la ville déserte au bord au crépuscule,
Pendant que le silence enfle son désespoir.

Au rythme de ses pas, son avenir bascule
Dans un marais d’angoisse, où, gauche funambule,
Il marche en s’écorchant sur le fil du rasoir.

Sur les rets de la nuit, ainsi qu’un somnambule,
Il erre en solitaire au hasard des trottoirs,
Avant de s’étouffer dans ses papillons noirs.