Dans la salle bondée du vieux troquet cradingue,
Une sirène amère accoste un boute-en-train
Qui saoule l’assemblée de ses vineux refrains
Aux accents saugrenus de lointaines bourlingues.
Accoudé au comptoir, un costaud frappadingue
Roule des yeux hagards vers un jeune marin
Occupé à noyer son mystérieux chagrin
Dans l’élixir qui perle au bout de sa seringue.
Sourd au charivari d’un groupe de serins,
Le patron silencieux pinte en rongeant son frein
Pendant que sa moitié prépare ses valdingues.
Le barman cogne un con qui fourre son tarin
Sur les jolis nibards d’une stupide bringue
Qui, sans lâcher un mot, s’arrache à tout berzingue.