23.6.08

Téléphone portable

Tristement enfermé du matin jusqu’au soir
Dans l’affreux sac à main d’une espèce de dingue
Qui me laisse tomber pour un fixe cradingue,
Aux cris assourdissants, vexé, je broie du noir.

Coincé entre un briquet et un crasseux mouchoir,
Dans mon étui glacé où l’ennui me déglingue,
J’attends l’heure bénie de quitter le burlingue
Pendant qu’elle s’active à son turbin rasoir.

En rentrant au bercail, baladé dans Paname,
Au milieu des klaxons, je sonne à fendre l’âme
Pour que la fille, émue, murmure à mon micro.

Dans la nuit silencieuse où les ombres frissonnent,
Posé sur le buffet, je chambre un vieux blaireau,
Un téléphone à fil prochainement aphone.