Mots baladins, venez enflammer mon ouvrage.
Composez un sonnet de fiers alexandrins.
Formez des rangs serrés, assemblés en quatrains
Dont l’ardente gaieté chassera les nuages.
Étouffez mon ennui dans la beauté sauvage
De vos sons réunis en chatoyant refrain
Afin d’anéantir le ténébreux chagrin,
Tapi dans la blancheur de ma timide page.
Sous vos lettres pétries d’exquises voluptés,
Enterrez prestement l’amère cruauté
De l’âpre quotidien dépourvu de tendresse.
Enchantez mon esprit de vos vers délicieux
Pour noyer le faisceau de douleurs qui m’oppressent
Dans l’espoir torrentiel d’un avenir radieux.