À quoi bon patienter dans cet appartement,
Pendant que, loin de moi, tu cueilles des baisers
Sur le corps d’inconnus qui cachent savamment
Leur insipidité sous des flots de rosé ?
À quoi bon feuilleter les albums de photos
D’une brûlante union souillée par tes mensonges,
Au matin où les crocs de la jalousie rongent
Mon désir effréné de te revoir bientôt ?
À quoi bon cultiver le jardin de l’espoir,
Quand mon cœur se déchire aux vigoureux chardons
Du chagrin qui m’étreint depuis ton abandon
Inscrit en mots sanglants à même le miroir ?
À quoi bon sursauter lorsque le téléphone
Effrite le silence où germent mes douleurs,
Puisque, la voix brisée, j’éconduis le raseur
Inapte à réprimer ton rire qui résonne ?
À quoi bon sangloter dans la froideur du lit
En songeant aux années de notre connivence,
À l’heure où la pendule accuse ton absence,
Terme d’un unisson éteint dans ton oubli ?
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