Je garde au fond du cœur mon jardin de l’enfance,
Où germe un chapelet de refrains enchanteurs
Qui ponctuent le ballet des crayons de couleur,
Habiles pourfendeurs des devoirs de vacances.
Dans mon âme palpite un village de France,
Où le gai rossignol célèbre la douceur
Du soleil bienveillant dont les tièdes lueurs
Mènent sur la fontaine une enivrante danse.
Le crissement aigu de la plume d’acier,
Que dirige ma main sur le laiteux cahier,
Résonne tendrement au creux de ma mémoire.
La craie sur le tableau trace un savant lacis
De présages radieux, inscrits sur le grimoire
De mes jeunes années, exemptes de soucis.