Je suis l’ange qui rit jusqu'à la déraison
Des futiles douleurs des ignobles mortels,
Acharnés à créer des jouets si cruels
Qu'ils parviendront bientôt à brûler l’horizon.
Je suis la solitude érigée en prison
Où l’humain égoïste, au cœur pétri de gel,
Moisit sous le regard du soleil éternel,
Implacable meneur du ballet des saisons.
Je suis le soir ultime, aux portes du néant,
Impassible témoin des massacres géants
Qui hâtent le trépas de la Terre putride.
Je suis la honte amère, imprégnée de tristesse,
Face au noir écheveau d’horreurs, qui se dévide
Jusqu’au caveau glacé que creusent vos faiblesses.