Ouvre ton cœur fourbu à la saine colère,
Gorgée d’un bataillon de jurons virulents,
Qui couvrira l’ennui de ton présent dolent
D’un bouillonnant torrent de haine tutélaire.
Dans le silence amer de ta vie solitaire,
Creuse un immense puits de mépris insolent,
Où tu engloutiras les mensonges cinglants
Dont les poignards obscurs, sans répit, te lacèrent.
Laisse-toi envahir par les âpres frissons
De la rage polaire afin que ses glaçons
Cristallisent tes pleurs en implacables lames.
Calcine le bouquet de sourires de miel,
Dont le perfide espoir empoisonne ton âme,
Dans le furieux creuset de tes cris torrentiels.