Quand je m’envolerai loin du subtil poison
Que le fleuve des ans verse dans les mémoires
Pour éteindre le feu des serments illusoires,
À l’heure où le soupçon assombrit l’horizon ;
Quand je m’évaderai de l’amère prison
De l’ennui qui répand un flot de larmes noires
Sur le cœur des amants pour noyer leur histoire
Dans un boueux torrent de vaines trahisons ;
Quand je délacerai les invisibles chaînes
Du quotidien pétri de silencieuses peines
Qui étouffent les sens dans un puits de glaçons ;
Tu graveras mes vers au milieu de ta porte
Afin de réveiller les insolents frissons
Enterrés dans le lit de nos étreintes mortes.
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