18.6.06

Portes de l’enfer

Quand le poids des années courbera ta carcasse
Sous l’amer bruissement d’odieux papillons noirs,
Semant dans ta conscience un parfum d’ostensoir,
Sinistre messager de la vie qui s’efface ;

Quand la monotonie couvrira ton audace
D’un océan boueux qui noiera ton espoir,
Avant de te jeter, à l’approche du soir,
Dans les griffes glacées de l’amnésie vorace ;

Quand, prête à trépasser sans l’ombre d’un remords,
Rompue, tu attendras le signal de la mort,
Confidente espérée des sanglots de ton âme ;

Tu lanceras mes vers dans le ciel outremer
Où le maître du mal, enveloppé de flammes,
T’ouvrira aussitôt les portes de l’enfer.

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