Pour conjurer l’ennui de ses jeux solitaires
Dans un quartier sinistre où le ciel assombri
Pose son voile lourd sur les immeubles gris,
Le gamin incendie les lettres de son père.
Armé d’une bougie dont la flamme confère
Une allure funèbre à son corps amaigri,
Il explore les rues bondées de sans-abri
Au visage endurci par une âpre misère.
Au coin d’un boulevard infesté de souris
Dont le regard exhale un silencieux mépris,
L’enfant, fourbu, s’endort sous une lune amère.
Au matin, éveillé par le charivari
D’impatients citadins à la mine sévère,
Il reprend sa virée sous les rayons solaires.
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