5.6.05

Clochards citadins

Sous un ciel constellé de nuages labiles,
Un groupe de clochards habillés de malheur
Acclame l’arrivée d’individus porteurs
De cartons débordants de promesses fertiles.

À l’heure du repas devant l’hôtel de ville,
Les vagabonds transis étouffent leur pudeur,
Pour dévorer des mets dont les douces senteurs
Apaisent le chagrin de leur âme fragile.

Les indigents repus remercient leurs sauveurs,
Avant de regagner leur désert de froideur,
Où l’ange silencieux de la mort se profile.

Quand la faim les taraude, ils trompent leur douleur
Avec des rêveries sur des festins habiles
À remettre d’aplomb leur carcasse fébrile.

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