Au lieu de diriger les croyants pleurnicheurs,
Avides de laver leur paresse ordinaire
Dans une profusion de vibrants « Notre Père »,
Le curé se délasse en cultivant des fleurs.
Dans son jardin douillet, il oublie la froideur
De son église où règne un Christ à l’air sévère,
Si bien qu’il agonit le timide vicaire
Quand il vient menacer son champêtre bonheur.
À l’ostensoir brillant de ferveur, il préfère
Son massif émaillé de tendres primevères
Dont le soleil radieux avive les couleurs.
Loin des bigots férus des dogmes du Seigneur,
Le prêtre s’abandonne à la joie solitaire
D’admirer les splendeurs de son lopin de terre.
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