Dans un bistrot pourave au fond de nulle part,
Une pute dilue le dégoût qui l’oppresse
Dans un flot de bourbon qu’elle avale en vitesse
Sous les yeux d’un vaurien accoudé au billard.
Au comptoir, un glandeur imbibé de pinard
Agonit de jurons un couple de gonzesses,
Dont l’aînée interrompt un geste de tendresse
Pour lui larder la tronche en deux coups de poignard.
Pendant que le barman court chercher des compresses,
Les nanas, culottées, pillent le tiroir-caisse
Sous le regard pantois d’un silencieux zonard.
Quand le blessé, sorti des brumes de l’ivresse,
Se dresse en brandissant un venimeux pétard,
Les souris, avisées, quittent fissa le bar.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire