7.2.05

Chronique champêtre

Sur le mur du jardin, un crapaud solitaire
Coasse sa tristesse à l’approche du soir,
Jusqu’à ce que surgisse un hirsute chat noir
Qui dévore l’affreux dont les cris l’exaspèrent.

Plutôt que d’affronter le matou en colère
Aux griffes plus aiguës qu’un tranchant de rasoir,
Une souris bondit au creux d’un arrosoir,
Où la mord aussitôt une agile vipère.

Des nuages épais commencent à pleuvoir
Sur les branches d’un chêne, où se promène un loir
Qui succombe en tombant sur le toit d’une serre.

Un escargot dodu s’extirpe du lavoir
Pour aller s’empiffrer de chicorée amère
Imbibée d’un poison qui lui troue les viscères.

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