31.12.09

Le prisonnier

Le soleil s’écorche aux barreaux.
Dans le mur sale, une fissure
Ouvre sur le vivant.

Dans la lourdeur du silence,
Le refrain métallique amorce le repas.
Le pain, écorce amère de vie,
Porte l’empreinte sèche du dehors.

L’après-midi, tout se fige,
Hormis le cafard qui s’aventure
Sur le lavabo fendu de lassitude.

Sous le regard emmuré,
Le livre s’affadit,
La photo en couleurs s’éteint.

La nuit abolit les traces de liberté.
L’extérieur se dissout dans le noir de la cellule.
Le temps s’étire sans sommeil.
Demain rejoint hier.