Ma femme est morte ce matin.
J’observe son sang se répandre,
Pendant que gèle à pierre fendre
Mon cœur où le bonheur s’éteint.
Je l’ai tuée pour la punir.
De quoi ? J’ai perdu la mémoire.
Mais je garde mes idées noires
Pour souiller mon triste avenir.
Elle me trompait trop souvent,
Puis rentrait chez nous sans vergogne.
Ce soir, je me soûle en ivrogne
En pleurant sur nos joies d’avant.
J’occuperai seul le lit froid.
Elle y prenait toute la place.
Tandis que pourrit sa carcasse,
J’emprunte le couloir étroit.
Je m’endormirai au whisky.
Je pourrai finir la bouteille,
Sans qu’elle crie à mes oreilles
Ou file avec je ne sais qui.
Ma femme est morte ce matin.
Dans mon cœur le bonheur s’éteint.