Mouche des bois, mouche des villes,
Dans la chaleur, dans les frimas,
Ton horloge est ton estomac
Pour mesurer le temps qui file.
Les raviolis de la cantine,
Les pommes de terre aux harengs,
Le saumon frais du restaurant,
Comblent la mouche citadine.
Poussée par les bruits de son ventre,
Des feux de l’aube jusqu’au soir,
Elle mange au bord des comptoirs.
De l’appétit, elle est le chantre.
Les ablettes de la rivière,
Un fond de champagne rosé
Au pique-nique improvisé,
Charment la mouche forestière.
Tiraillée par sa faim tenace,
Elle vole au gré des sentiers
Pour trouver des fleurs, du gibier.
Repue, elle danse avec grâce.
À quoi bon prendre une pendule ?
Qu’il soit minuit, qu’il soit midi,
La mouche lit l’heure au radis,
Du matin jusqu’au crépuscule.