Réveil cinglant.
Lit glacé de solitude.
Pluie lugubre sur aube grise.
Journée gâchée d’avance, je te déteste !
Depuis que je ne fume plus,
J’éprouve un cafard absolu.
Les minutes s’égrènent, d’incident en contretemps.
Les routines familières me trahissent.
Le dentifrice s’étale sur ma chemise.
J’inonde la salle de bains.
Le lait déborde et le pain brûle.
Mes chaussettes se font la malle.
Une de mes lentilles de contact se cache sur le tapis persan.
Objets rebelles, je vous exècre !
Devant mon café, je regrette
La fumée de ma cigarette.
Le festival de désastres se poursuit.
La machine à laver essore en boucle.
L’image de la télévision tremblote.
Mon téléphone portable affiche « code PIN erroné ».
Mon ordinateur refuse de s’allumer.
Technologie, je te hais !
Froidement vêtu de blancheur,
Le cendrier me met en pleurs.
Bien sûr, je serai en retard.
Le chef d’équipe à l’haleine de phoque me passera un savon.
Ce sale vicieux à face de fouine s’escrime à me faire virer.
Lâche tyran, je t’abhorre !
Mon réconfort va te manquer,
Dit mon briquet en or plaqué.
Cette nuit, ma compagne est morte.
Je gémis en ouvrant ma porte.