15.1.05

Cirque tragique

Dans la foule agitée de la fin de semaine,
Dont les rires stridents me lacèrent le cœur,
Je me laisse envahir par une aigre fureur
Qui m’exhorte à punir ces inconnus obscènes.

Excédée par les cris des badauds qui m’entraînent
Jusqu’au chapiteau noir de gosses chahuteurs,
Je prie pour que les lions étripent le dompteur,
Avant de dévorer de graciles sirènes.

Insensible aux exploits d’un couple de jongleurs,
J’exulte quand le corps d’un fougueux voltigeur
S’écrase lourdement au milieu de l’arène.

Dès qu’une lame aiguë transperce un spectateur,
J’applaudis le lanceur, tandis qu’un capitaine
De police surgit pour lui passer les chaînes.

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