À la mort de son père, un affreux crocodile,
Au lieu de soutenir sa famille en sanglots,
Se prépare en secret à partir en solo
Loin du Nil où le chant du pluvian l’horripile.
Aux portes du matin, l’aventureux reptile
Abandonne les siens, endormis sur les flots,
Pour suivre le courant qui l’emporte à vau-l’eau
Jusqu’aux faubourgs brumeux d’une cité hostile.
Tandis que le soleil éteint ses rais pâlots,
L’animal affamé pourchasse un matelot
Qu’il engloutit d’un coup de sa mâchoire habile.
Quand siffle à son oreille un fielleux javelot,
La bête exaspérée quitte aussitôt la ville,
En croquant au passage un insolent vigile.
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