Pendant que son époux, au nom de sottes haines,
Mène d’affreux combats au bout de l’horizon,
La reine se flétrit au rythme des saisons,
Dans l’immense palais assombri par sa peine.
Elle rencontre en ville un fiévreux capitaine,
Au regard embrumé de cognac à foison
Inapte à égayer sa vie de garnison,
Où se trame l’horreur des batailles prochaines.
Les deux êtres, rongés par le cuisant poison
Du désespoir, s’allient pour rire au diapason
Des baladins qui jouent auprès de la fontaine.
Porté par ses désirs empreints de déraison,
Le soldat, délivré de son chagrin, entraîne
Son amante au pays de la joie souveraine.
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