17.1.05

Ultime voyage

Loin des hypocrisies qui fleurissent la table
De mes soirées d’ennui chez des amis retors,
Je mène mon esquif vers l’île de la mort
Pour y verser le fiel de mon âme implacable.

Je désapprends la peur au moment délectable
Du voyage insolent qui me conduit au port
Du néant, où, bientôt, je conterai mon sort
À l’encre de mon sang répandu sur le sable.

Sous un soleil inapte à réchauffer mon corps,
Ma plume débridée sculptera sans effort
Le cantique final de ma vie détestable.

Quand mes poèmes noirs couvriront le décor
D’un linceul ténébreux de mépris insondable,
Le diable m’offrira ses flammes formidables.

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