11.1.05

Mort d’une poule

Agacée par la fille à la face sanguine,
Qui vient chaque matin voler au poulailler
Les œufs frais qu’elle entasse au creux de son panier,
Une poule s’enfuit vers la ville voisine.

Son amie, dévorée de chagrin, s’achemine
Jusqu’au jardin fruitier du couple de fermiers,
Où son bec enragé picore les fraisiers
Sous le nez d’un berger retroussant les babines.

Aussitôt que le chien se met à aboyer,
La pondeuse effrayée file se réfugier
Dans un buisson fleuri de blanches aubépines.

Attiré par le bruit, surgit sur l’escalier
L’agriculteur furieux qui descend la coquine
D’une amère volée de plombs de carabine.

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