Aux portes du matin, dès que le réveil tinte
Un refrain monotone aux accents de métal,
Je m’avance en solo dans le gouffre hivernal
D’un avenir hideux, exempt de nos étreintes.
Sous le linceul amer de l’espérance éteinte,
Où le spectre glacé du silence abyssal
Transforme ma mémoire en puits d’effroi létal,
Je noie mes souvenirs dans un fleuve d’absinthe.
J’efface de mon cœur ton rire de cristal,
Nos deux corps enlacés sur la piste de bal,
Tes cheveux constellés d’odorantes jacinthes.
Dans mon âme envahie d’un ennui colossal,
Un bataillon grouillant de monstrueux helminthes
Achève de ronger tes brûlantes empreintes.
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