Dans la banque cossue, l’habile financier
Reçoit aimablement les bourgeois de la ville,
Qui, prenant ses conseils pour des mots d’évangile,
Lui confient leur argent sans même sourciller.
Il accorde un crédit au riche bijoutier
Dont les diamants égaient sa maîtresse futile,
Tandis qu’il éconduit d’un hochement hostile
Le chômeur endetté, interdit de chéquier.
Il oppose à l’espoir des pauvres qui défilent
Dans son bureau glacé un silence d’argile
Barbelé des secrets de ses sombres dossiers.
Il regagne le soir son douillet domicile
Où le whisky royal lui permet de noyer
Le remords menaçant son âme d’usurier.
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