La foule enthousiasmée trépigne dans l’arène
Où m’attend fièrement le fougueux torero,
Un enfant du pays érigé en héros
Par la ville assoiffée de boucheries obscènes.
Tandis que s’amplifie la rumeur inhumaine
Des connaisseurs qu’égaie l’ardeur de mon bourreau,
Je sens faillir mon cœur de battant sous les crocs
De l’effroi augurant ma défaite prochaine.
Expert incontesté en meurtres de taureaux,
L’arlequin belliqueux bombe les pectoraux,
Pendant qu’à mon entrée, les bravos se déchaînent.
Avant de succomber, couché sur le carreau,
J’espère transpercer l’odieux énergumène
Qui me lance à présent un regard noir de haine.
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