Sous la pâle lueur de la lampe muette,
La famille épuisée se rassemble ce soir
Pour le dîner maussade où le vin de terroir
Apaise les échos des souffrances secrètes.
Le repas ponctué par le bruit des fourchettes
S’étire mollement devant le vieux chat noir
Qui, lassé de mendier, observe sans espoir
Le ballet machinal des mâchoires distraites.
L’homme frêle au visage en lame de rasoir,
Brisé par la fadeur de sa vie de devoir,
Étouffe son ennui dans maintes cigarettes.
Quand la femme, agacée, se lève pour surseoir
Au silence glacé qui lui vrille la tête,
Un rai de lune égaie sa figure défaite.
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