8.10.04

Lune tendre

Accrochée dans un ciel étouffant de tristesse,
La lune silencieuse étend d’aigres lueurs
Sur la Terre souillée par les tirs fossoyeurs
Des humains insoucieux des champêtres richesses.

Lassée d’illuminer les soldats qui ne cessent
De changer l’univers en écheveau d’horreurs,
L’astre de nuit déploie ses rayons enchanteurs
Sur le corps endormi d’une exquise princesse.

Tandis que les guerriers déplorent la noirceur
De la voûte où grandit le spectre de la peur,
La belle se réjouit des lunaires caresses.

Le soleil matinal, insensible au bonheur
De la fée solitaire, odieusement s’empresse
D’incendier le berceau des nocturnes tendresses.

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