31.10.04

Moustique voyageur

Sitôt que la clarté d’une maison m’attire,
Je vole prestement jusqu’au nid pourvoyeur
De chair tiède où frémit le nectar enchanteur
Dont le parfum ravit ma trompe de vampire.

Dans la ville agitée, je bâtis mon empire
En dévorant le corps d’appétissants flâneurs,
Avant d’aller piquer de stupides dormeurs
Qui se lèvent d’un bond, décidés à m’occire.

Sur le quai du métro, je traque avec ardeur
Une foule serrée de masques en sueur,
Dont mes taquineries effacent le sourire.

Dans les foyers cossus, je pénètre en douceur,
Afin de prélever le sang que je désire
Sur des bourgeois douillets, zélés à me maudire.

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